Francoprovençal ou Arpitan
Qu’est-ce que c'est ?
Et le patois ?
Le francoprovençal aussi appelé arpitan, est un groupe linguistique distinct, qui résulte de l’évolution du latin depuis le centre économique et politique qu’était Lyon, capitale des Gaules. La région a d’abord été latinisée à partir d’une langue proche du latin classique, comme dans la Gaule narbonnaise au sud, (ce qui explique les points communs entre le francoprovençal et l’occitan), puis à partir d’un latin plus populaire, diffusé lorsque Lyon fut le point de départ de la conquête des Gaules du nord et de l’ouest.
Le francoprovençal (arpitan) est une « langue dialectale », non pas au sens de variantes d’une langue standard de référence, mais au sens d’une langue qui existe uniquement sous la forme de son « infinie variation géo-linguistique ».
Dans les régions concernées, il est généralement appelé patois, en précisant son aire d’expression par un adjectif, tel que : « vaudois, valaisan, fribourgeois, savoyard, dauphinois, valdôtain, etc.».
Il est parlé dans trois pays : l’Italie (val d’Aoste et 8 vallées piémontaises), la Suisse (tous les cantons romands à l’exception de celui du Jura) et la France (Savoie, Lyonnais, Forez, nord-Dauphiné, sud de la Bourgogne, Bresse, Bugey, Dombe, Beaujolais et Franche-Comté) à l’intérieur d’un quadrilatère Neuchâtel - Roanne - Grenoble - Aoste.
Dans le sillage de la Révolution française, une unification linguistique déjà entamée auparavant par les autorités,
a fait la « chasse aux patois », en allant jusqu’à l’interdire dans certaines régions. Par ex. en 1806 dans le canton de Vaud, en 1824 en Valais, en 1886 dans celui de Fribourg. Avec des arrêtés tels que « l’usage du patois est sévèrement interdit dans les écoles. La langue française, seule, est admise dans l’enseignement. Les instituteurs veillent à ce qu’il en soit de même en dehors de l’école et dans les conversations entre les enfants ». Il arrivait qu’il soit également prohibé dans les lieux publics comme les cafés ou les églises.
Néanmoins, sa littérature (et ce dès le 16e siècle), bien que n’ayant pas connu la même diffusion que celles d’Occitanie et de France d’oïl, est d’une grande richesse et mérite que l’on s’y arrête.
Aujourd’hui, bien qu’ayant presque disparu du langage courant, les langues régionales telles que le francoprovençal (arpitan), l’occitan, le breton, etc, sont toujours vivantes au sein de nombreuses associations
et dans le travail de nombreux linguistes ou artistes.*
* Adapté d’un article de Manuel Meune : Le franco-provençal entre morcellement et quête d’unité / histoire et état des lieux.
(Université de Montréal, 2007).
Pour en savoir un peu plus:
Si vous souhaitez entendre du patois de la Suisse romande, de Savoie et de la Vallée d'Aoste, vous pouvez vous rendre sur la page du site de la Médiathèque, puis dans la barre de recherche, sélectionnez : patois + la région.
Par ex : patois vaudois ou patois valaisan.
http://archives.memovs.ch